3 mai 2019
En ce moment, c’est le printemps, la nature est en fleurs. Et si on en profitait pour partir en cueillette !
Je vous livre ici quelques recettes sympas, à base de fleurs de lilas, d’ail des ours et de pâquerettes.
Mais avant, quelques précautions pour la cueillette :
- cueillir à plus de 100m d’une route passante et éloigné des chemins;
- s’assurer de bien connaître la plante qu’on s’apprête à cueillir;
- utiliser les ressources naturelles de manière raisonnée et ne prélever que le minimum nécessaire pour ce qu’on a besoin de faire.
1. Lilas (Syringa vulgaris)
Le lilas commun est un arbuste ornementale à l’odeur si parfumée et tellement printanière…!
Saviez-vous que cette fleur pouvait aussi se déguster? quelques fleurs fraîches pour embellir une salade ou en tisane, et pour ne rien déplaire, le lilas possède des propriété hypotensives et calmantes des rhumatismes.
Voici une recette de gelée pour vos petits déjeuners ou goûters d’été…
Pour 2 petits pots :
35g de fleurs de lilas
1/4 litre d’eau
1g d’agar agar
100g de sucre de canne non raffiné (ou l’équivalent en miel ou sirop d’érable)
le jus d’1/2 citron
Après votre cueillette de grappes de fleurs, les passer sous l’eau avant de les égoutter.
Eliminer soigneusement, à la main tout le vert, jusqu’à obtenir 35g de fleurs.
Les verser dans une casserole, recouvrir d’eau et porter à ébullition. Laisser frémir un quart d’heure avant d’éteindre le feu. Laisser macérer jusqu’à refroidissement complet puis placer le tout au frigo pour 12h.
Filtrer à l’aide d’un chinois et remettre, sur le feu, le liquide ainsi filtré.
Ajouter le sucre, l’agar-agar et le jus de citron. Faire chauffer pendant 2 minutes tout en mélangeant, puis transvaser dans des pots à confiture propres, jusqu’en haut. Bien fermer.
2. Ail des ours (Allium ursinum)
L’ail des ours pousse dans des endroits ombragés, frais, dans une terre riche, typiquement dans les sous-bois.
On lui connaît de nombreuses propriétés :
- détoxifiant: comme l’ail cultivé, l’ail des ours possède des acides aminés riches en soufre, ce qui aide le foie à mieux détoxiner.
- protection du système cardiovascuaire : l’ail des ours a une action hypotensive (réduction de la tension artérielle), il a un effet antiagrégant plaquettaire et il rééquilibre la lipidémie (cholestérol, triglycérides).
- antibactérien, antiviral, antifongique.
Mise en garde, valable pour toute consommation de plantes sauvages poussant à ras le sol et qui peuvent potentiellement être souillées par des renards ou autres animaux infectés par l’Ecchinococcose alvéolaire.
Les œufs de ce parasite sont très résistants au froid mais craignent la chaleur et la dessiccation (séchage). Ils sont détruits en moins de 3 heures à 45°C et une minute à 100°C. La congélation à -80°C les détruit en 2 à 4 jours.
Pesto à l’ail des ours, sans fromage
Pour remplir 2 pots :
100g de feuilles d’ail des ours
50g de graines de tournesol
50g d’amandes émondées moulues
5 CS d’huile d’olive
1 pincée de sel
La veille, faire pré-tremper les graines de tournesol dans un récipient d’eau.
Le lendemain, jeter l’eau de trempage.
Laver, équeuter et sécher les feuilles d’ail des ours puis les mettre dans une poêle et les faire revenir quelques minutes dans de l’huile.
Verser tous les ingrédients dans un mixeur.
Goûter et rectifier l’assaisonnement, puis mettre dans un pot hermétique.
Pour une meilleure conservation : ajouter un filet d’huile d’olive sur la surface du pesto. Se conserve 2 semaines au frigo. On peut aussi le congéler dans plusieurs petits pots (ou bac à glaçon!) pour en avoir toute l’année !
Variante : On peut aussi intégrer le traditionnel parmesan à la recette en remplaçant (ou en ajoutant) la poudre d’amandes par du parmesan fraîchement râpé.
On peut aussi faire moit’ – moit’ feuilles d’ail des ours avec d’autres feuilles, type fans de radis ou feuilles d’ortie ou feuilles de plantain…
On peut aussi faire sécher les feuilles (à plat sur un linge propre), pour les conserver longtemps. Lorsque les feuilles sont bien sèches, les conserver dans un bocal fermé.
On pourra ensuite en couper des lamelles à ajouter dans la soupe ou une poêlée de légumes.
On peut aussi les broyer finement au mixeur pour en saupoudrer dans les plats au gré des envies.
Boutons floraux en accompagnement
Avant que les fleurs ne soient sorties (vers 700m d’altitude en ce moment, proche de chez moi, c’est encore possible), on peut cueillir les boutons floraux :
- Les faire revenir dans de l’huile quelques minutes et les consommer en agrément de votre plat
- Les faire macérer dans du vinaigre, comme des câpres :
200g de boutons floraux
100ml de vinaigre de cidre
quelques baies (poivre, coriandre, ..)
sel
Rincer puis égoutter et bien sécher les boutons floraux.
Les déposer dans un bocal avec les baies, les herbes et le sel.
Faire chauffer le vinaigre et le verser bouillant dans le récipient.
Refermer le bocal et conserver au moins 1 mois au frais avant de les consommer.
Astuce : pour que les boutons soient bien tous immergés, on peut récupérer un poussoir d’un ancien bocal à cornichons. Le couper à la bonne taille afin de pousser tous les boutons floraux au fond du bocal.
3. Pâquerettes (Bellis perennis)
Cette fleur est tellement commune qu’on en oublie ses bienfaits phytothérapeutiques. Elle a des propriétés cicatrisantes, elle stimule la micro-circulation et atténue les problèmes d’inflammation chroniques de peau. Le macérat huileux de la pâquerette est connu pour avoir un effet tonifiant et raffermissant des tissus.
Et puis la pâquerette est comestible et contient de bonnes choses.
Dans 100g de plantes (feuilles et fleurs), vous trouverez [François Couplan – Guide nutritionnel des plantes sauvages, 2011] :
- 600mg de Potassium
- 190mg de Calcium
- 88mg de Phosphore
- 33mg de Magnesium
- 2,7mg de Fer
- 550 UI de Vitamine A
- 87 mg de Vitamine C
- 2,6 g de protéines
Les feuilles sont tendres, croquantes et légèrement aromatiques. Elles font de bonnes additions aux salades, il faut les mélanger à d’autres plantes, car seules elles ont un arrière-goût amer et un peu âcre et ont tendance à irriter la gorge. Ce désagrément disparaît si on les fait cuire.
Sans oublier les fleurs, qui décorent les salades.
Macérat huileux de pâquerettes
Pour faire un macérat huileux, ramassez les inflorescences (fleurs) lors de la floraison. Faites les sécher en les étalant sur un linge propre, dans une pièce aérée à l’abri de la lumière directe.
Au bout d’une semaine, lorsque les fleurs sont bien sèches, versez-les dans un bocal propre au 2/3 et complétez avec de l’huile de sésame jusqu’en haut (huile de première pression à froid).
Posez le couvercle sans le visser (il ne faut pas fermer le bocal, l’huile doit pouvoir respirer encore car il reste toujours un peu d’humidité dans la plante, qui doit pouvoir s’échapper).
Laissez macérer au moins 3 semaines à la lumière (mais pas au soleil), en remuant régulièrement.
Puis filtrez soigneusement et remplissez votre flacon étiqueté, que vous entreposerez dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière.
Ne pas hésiter à appliquer localement en cas de problèmes d’acné, de rosacée, d’eczéma, de psoriasis, de peau abîmée, de peau sèche.
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Delphine Dugast, Naturopathe.
07 67 12 62 07.
Crédits photo : Pixabay.
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